Jour J [grossesse]

Aujourd’hui c’est le jour J, la date théorique du terme de ma grossesse et … rien de rien !

Il y a bien la dizaine de contractions quotidiennes mais rien de plus intense que ces dernières semaines. Ce matin, j’ai eu des pertes légèrement rosées, serait-ce le fameux bouchon muqueux ?

Nous avions rendez-vous à 09h00 à la maternité pour le premier examen de contrôle pour les grossesses dépassant le terme. Nous avons emmené les sacs/valises pour le séjour, « au cas où ».

Le monitoring, l’échographie et l’examen de mon col (toujours long et ouvert à 1 doigt depuis la semaine dernière) sont normaux. Comme dirait la sage-femme : « Votre bébé est trop bien là-dedans pour sortir ! »

Nous sommes donc rentrés sagement chez nous avec un nouveau rendez-vous de contrôle dans 48h.

Je suis à la fois impatiente et philosophe. Entre le discours de la sage-femme lors des cours de préparation à l’accouchement et l’expérience de Margou, je m’étais préparée à l’éventualité d’une naissance après terme. Pour autant, les derniers jours semblent très, très longs !

Tout est prêt pour accueillir ce petit bout. Mon homme et moi sommes impatients d’enfin la rencontrer mais nous ne sommes pas les seuls. Depuis deux semaines, je reçois régulièrement des appels, messages, mails des amis, de la famille et des collègues qui attendent des nouvelles. Même en essayant de rester philosophe face à la situation, ce n’est pas évident de ne pas tomber dans l’impatience quand on te demande constamment « Ben alors, t’as toujours pas accouché ? » Euh, comment dire… ben si ça fait 15 jours mais on a décidé de garder ça secret !!!

Je ne me plains pas, le moral est bon, la petite va très bien et finira bien par sortir. Au pire, il y aura déclenchement jeudi prochain.

En attendant, voici comment mes proches me voient en cette fin de grossesse (on me dit que j’ai bonne mine, l’air en pleine forme…) :

dessin-grossesse

Et voici comment je me sens 😉 :

baleinearayures09Il faut sortir bébé, ta maman a hâte de te tenir dans ses bras !

Ces quelques mots sont pour toi mon bébé [Grossesse]

Lors de notre dernière séance d’haptonomie, Claire m’a conseillé d’évoquer avec toi cette grossesse, de se réjouir de cette aventure qui s’est finalement très bien passée avant d’arriver à la prochaine grande étape, l’accouchement.

Alors voilà, ces quelques mots sont pour toi mon bébé.

Les débuts n’ont pas été simples pour ton papa et moi. Nous n’arrivions pas à nous projeter dans cette grossesse, ayant beaucoup souffert auparavant. Des saignements au début de la grossesse et le discours du médecin lors du premier passage aux urgences nous laissaient peu d’espoir. Il n’y avait rien d’autre à faire qu’attendre.

Au fil des jours, puis des semaines, tu nous a montré que tu étais bien là, que tu continuais de grandir au creux de mon ventre. L’inquiétude était toujours présente mais on a fini par franchir le seuil du premier trimestre, la première grosse étape.

Te voir sur cet écran d’échographie, si petite et pourtant déjà si bien formée, admirer ton profil, te voir agiter les bras et les jambes, entendre les battements de ton cœur a été libérateur pour tes parents. C’est comme si un énorme poids avait été enlevé de nos poitrines, on pouvait enfin respirer.

Malgré tout, ta maman continuait d’avoir quelques angoisses. Je t’aimais déjà tellement que j’étais terrifiée à l’idée de te perdre. Il m’a fallu patienter encore quelques semaines avant que tu ne trouves un nouveau moyen de me rassurer : j’ai fini par te sentir bouger en moi, la seconde grosse étape.

C’était très discret au début, j’avais la sensation de petites bulles qui éclatent dans le ventre. C’est à cette période que nous avons débuté l’haptonomie. Nous avions tellement occulté le début de la grossesse, le début de ta vie, que nous voulions aller à ta rencontre très tôt, te faire sentir que nous étions là pour toi.

T’inviter par un appel de nos mains sur mon ventre, patienter et te sentir quand tu viens t’y blottir sont vraiment des moments magiques. Parfois, tu te fais plus discrète et nous sentons juste un petit appui sous notre paume; à d’autres moments, tu es très vive et les coups et les vagues se succèdent sous ma peau. Tu es le rappel constant d’une force de vie incroyable. Dans ces moments-là, il m’est arrivé d’être prise d’une vague d’émotions intenses, d’avoir les larmes aux yeux. Rassure-toi, c’était des larmes de joie et de bonheur.

Tu réagis également à nos voix, la mienne évidemment mais surtout celle de ton père. Depuis quelques temps, il te chante des comptines lors de nos séances d’haptonomie. Nous te les chanterons après ta naissance, lorsque tu auras besoin d’être rassurée.

Mon ventre s’est arrondi au fil des mois, comme un symbole de la place grandissante que tu occupes dans notre vie. En parallèle, nous avons préparé le « nid » pour t’accueillir. Ta chambre est prête depuis quelques temps déjà, les tous derniers achats ont été faits. Voir cette pièce aménagée rien que pour toi concrétise un peu plus les choses. La grossesse n’est qu’un état temporaire, maintenant, nous n’attendons plus que toi.

J’ai hâte de te rencontrer, te voir, te sentir, te toucher. Théoriquement, je pourrai te tenir dans mes bras dans un peu moins de vingt jours. En attendant, je profite des derniers instants de notre symbiose. Il m’arrive d’être réveillée au beau milieu de la nuit, les mains sur mon ventre et un sourire aux lèvres, simplement parce que tu es là. Je me demande souvent comment tu vis les choses, ce que tu ressens. Cela restera ton petit jardin secret.

Nous allons bientôt vivre la dernière grosse étape de cette grossesse, ta naissance. Je ne te cache pas que j’ai peur de la douleur. Comment vais-je la supporter ? Comment l’accouchement va-t-il se passer ? Cet événement soulève beaucoup de questions auxquelles je n’ai pas forcément de réponses. J’essaie de ne pas trop m’inquiéter, je me suis préparée, j’ai beaucoup lu, échangé avec des mamans. Nous aviserons le jour J. Dans tout les cas, ton papa et moi ferons de notre mieux pour t’accompagner vers cette nouvelle vie, hors de mon ventre. Ce sera un gros bouleversement pour toi aussi. Tu auras tellement de choses à découvrir… une nouvelle aventure va commencer.

Je t’aime mon bébé.

Blogger recognition Award

Petit rappel des règles :

  1. Remerciements de la personne qui vous a nominée
  2. Une brève histoire de votre blog
  3. Un ou deux conseils pour de nouveaux blogueurs
  4. Une sélection de 15 autres blogs à qui vous souhaitez donner le prix

Tout d’abord, merci Margou pour cette nomination. Je suis heureuse de lire que tu t’épanouis dans ton rôle de MILK depuis 1 mois que la petite cadeaute est née. Je voulais à nouveau te remercier également pour m’avoir conseillée et rassurée au début d’année quand j’étais dans l’incertitude sur les anticorps.

Concernant l’histoire de mon blog, je l’ai d’abord écrit pour moi. Je lisais quelques blogs en sous-marin sans oser commenter depuis quelques temps déjà. Suite au traumatisme de ma dernière fausse-couche, j’ai ouvert ce blog car il ne m’était pas toujours facile de mettre des mots sur les maux. Écrire permet de libérer ce qu’on n’arrive pas toujours à exprimer. Au final, c’est allé bien au-delà d’un simple journal intime virtuel. J’ai découvert la blogo, toute une communauté en mal d’enfant qui se soutient, qui se mobilise aussi avec BAMP, avec la Boutique des Idées Fertiles et qui essaient de faire bouger les mentalités, chacun à son niveau, avec ses moyens.

Difficile de donner des conseils pour les nouveaux. Ce qui me paraît important :

  • écrire d’abord pour soi. Le blog est un espace personnel où l’on doit pouvoir écrire sur tout ce qui nous touche
  • avoir du respect lorsqu’on commente car nos situations et nos ressentis sont parfois très proches mais parfois aussi, diamétralement opposés.

Mes quelques nominations :

  • Pmasculin : parce trop peu d’hommes témoignent de leur parcours
  • Simone : parce que l’attente sur le quai est beaucoup trop longue. J’aimerai pouvoir tendre la main et faire monter celles qui attendent en douce.
  • Justomate : parce le combat contre DNLP continue (tous les doigts sont croisés pour cette FIV)
  • Ballerine : parce que parfois, on finit par l’avoir ce p*tain de ticket de train

Accoucher sans anésthésie ?

Mes semaines sont maintenant rythmées par les cours de préparation à l’accouchement et ce jusqu’à la fin du mois. Ils sont donnés au sein de l’hôpital par une sage-femme libérale. Elle ne prend que des groupes de 3 couples. A chaque séance, nous sommes donc toujours avec les mêmes personnes. C’est agréable d’être en petit comité. Je trouve que c’est plus facile d’échanger et de poser ses questions. Les papas ne sont pas toujours présents car les sessions ont lieu l’après-midi. Ça ne me pose pas de problème que mon homme ne soit pas là car, à la maison, nous regardons les dvd de Chantal Birman (sage-femme qui passe souvent aux Maternelles pour celles qui ne la connaissent pas).  J’aime beaucoup cette femme, très humaine et avec un regard à mon avis très juste sur la maternité et la parentalité. Du coup, il a un aperçu de ce que j’apprends en cours et je lui raconte le déroulement des cours, si je note des écarts de discours…

Mon compagnon a pu se libérer pour la séance de visite de la maternité. Nous nous sommes familiarisés avec les lieux; la sage-femme nous a expliqué comment se déroule l’accueil des futurs parents, la consultation, les salles de pré-travail avant de passer en salle de naissance. Nous avons aussi visité la pièce où les nouveaux-nés sont examinés et/ou réanimés si besoin. Pour finir, nous sommes allés à l’étage des chambres de la maternité. Celle-ci ayant été refaite il y a deux ans, la majorité des chambres sont individuelles, avec salle de bain (ce qui n’était pas le cas avant!). Il y a une salle à manger où les plateaux-repas sont gardés au chaud si la maman n’était pas disponible au moment de la distribution en chambre.

Bref, cette visite des lieux nous a fait une bonne impression. Le fait de connaître l’endroit, les protocoles avant le jour J me rassure un peu aussi. Au moins, on a une petite idée de ce qui nous attend, même si j’ai bien conscience que l’accouchement peut être plein de surprises.

En parallèle, nous poursuivons nos séances d’haptonomie. La dernière avait pour but de nous aider à nous approprier des lieux nouveaux (la maternité par exemple) pour être dans de bonnes conditions pour gérer les douleurs du travail. C’est assez difficile à expliquer mais en gros, l’idée est que, plutôt que de s’enfermer dans sa douleur, se centrer sur soi, il vaut mieux s’ouvrir et s’approprier les lieux et les personnes qui nous entoureront le jour J. De cette façon, on se sécurise, on appréhende mieux les événements et il est plus facile de gérer les vagues de douleur des contractions. Nous avons eu droit chacun à une nouvelle démonstration de Claire avec pincement de l’intérieur de la cuisse à la clé. Je reste bluffée par la différence des sensations entre l’avant et l’après mise en conditions. Avant, la douleur est insupportable et j’ai le réflexe de vouloir retirer ma jambe. Après, je sens que Claire me pince mais la douleur a quasi disparu.

J’espère réussir à me sécuriser de la sorte le jour J de façon à gérer les contractions le plus longtemps possible sans péridurale. Je ne suis pas catégorique dans l’idée d’accoucher sans anesthésie mais j’ai envie de voir jusqu’où je peux tenir. Lorsque j’en parle autours de moi, notamment avec des ami(e)s, j’ai droit aux discours suivants :

  • celles qui ont déjà accouché : tu verras le jour J, tu seras contente de pouvoir appeler l’anesthésiste. Moi, je n’ai pas hésité, ça faisait trop mal.
  • les hommes : si j’étais une femme, je la prendrai sans hésitation. Pourquoi souffrir quand on peut faire autrement ? (un peu chochottes les gars ?)
  • un ami infirmier dont la compagne est infirmière anesthésiste : pour elle, aucune hésitation, il faut prendre la péridurale pour ne pas souffrir, en plus, c’est plus sécurisant en cas de problème. (pourquoi penser aux problèmes systématiquement ?)

Je n’ai pas eu envie de leur expliquer mes raisons, je me suis dit qu’ils ne comprendraient pas.

J’ai besoin de me réconcilier avec mon corps, avec les contractions. Lorsque j’ai dû prendre du Cyt*tec pour ma dernière fausse-couche, les contractions ont commencé environ deux heures après la prise des comprimés. Ces contractions ont été très intenses, très douloureuses et quasi non-stop pendant deux heures et demi. Je me tordais de douleur, je sentais les « débris » de cette grossesse arrêtée s’évacuer, il n’y avait pas de répits. J’ai fini aux urgences car je faisais une hémorragie.

A l’heure actuelle, dans ma tête, contractions = mort. C’est un peu violent mais j’ai l’impression que c’est ce qui m’est resté de cette expérience. J’ai donc besoin de vivre l’accouchement, vivre ses douleurs mais dans un autre état d’esprit. L’issue attendue sera notre petite fille, pleine de vie, ça va sans dire ! J’espère qu’après ça, je pourrai mettre définitivement derrière moi le traumatisme de cette FC.

Maintenant, je suis plutôt douillette et je suis très sensible. J’ai fait des malaises à la pose et au retrait d’un implant contraceptif dans le bras, à la pose d’un stérilet… Du coup, je ne me ferme pas la porte de la péridurale, loin de là. Je veux juste avoir la possibilité de la demander un peu plus tard que d’autres peut-être. Mon homme comprend ma démarche même si je sais qu’il redoute de me voir souffrir.

Je me dis que j’aviserai en fonction de la douleur et de mon état d’esprit le jour de l’accouchement.